Les différents types de données à recueillir pour évaluer ces risques
Les organisations, qu'elles soient entreprises, institutions financières ou gouvernements, doivent faire face à une variété de risques climatiques. Ces risques sont généralement classés en deux grandes catégories : les risques physiques et les risques de transition.
Chacune de ces catégories présente des défis distincts et nécessite des stratégies de gestion spécifiques.
Cet article explore ces deux catégories de risques en se basant sur les principales notions développées dans un guide sur l'évaluation des risques climatiques.
Les risques physiques résultent directement des phénomènes météorologiques et climatiques. Ils se divisent en deux sous-catégories : les risques aigus et les risques chroniques.
Les secteurs particulièrement vulnérables aux risques physiques incluent l'énergie, les matériaux, les transports, et l'agriculture. Par exemple, les infrastructures de production et de distribution d'énergie sont souvent situées dans des zones exposées aux phénomènes climatiques extrêmes. Les tempêtes et ouragans peuvent endommager les lignes électriques, les centrales et les plateformes offshore, entraînant des coupures de courant prolongées et des coûts de réparation élevés. De même, les barrages hydroélectriques peuvent être affectés par des inondations soudaines ou des sécheresses prolongées, ce qui impacte la production d'électricité.
Le secteur des matériaux, qui comprend l'exploitation minière et la production de matériaux de construction, est également exposé. Les mines peuvent être inondées ou subir des glissements de terrain, tandis que les installations de production de matériaux peuvent être endommagées par des événements climatiques extrêmes. Les sécheresses peuvent affecter l'approvisionnement en eau nécessaire aux processus industriels, tandis que les températures élevées peuvent nuire aux conditions de travail et réduire l'efficacité des opérations.
Le secteur des transports est vulnérable aux risques physiques car les infrastructures telles que les routes, les ponts, les voies ferrées et les ports peuvent être gravement endommagées par des événements climatiques extrêmes. Par exemple, les inondations peuvent rendre les routes impraticables et les rails inutilisables, perturbant ainsi les chaînes d'approvisionnement et augmentant les coûts de transport. Les tempêtes peuvent causer des dommages aux ports et aux navires, entraînant des retards et des pertes économiques.
Enfin, le secteur agricole est particulièrement sensible aux conditions climatiques changeantes. Les sécheresses peuvent réduire les rendements des cultures, tandis que les inondations peuvent détruire des champs entiers. Les vagues de chaleur prolongées peuvent stresser les cultures et le bétail, entraînant une diminution de la production alimentaire. Les changements dans les régimes de précipitations peuvent également affecter la disponibilité de l'eau pour l'irrigation, compromettant ainsi la stabilité de l'approvisionnement alimentaire.
En somme, les risques physiques du changement climatique posent des défis considérables à ces secteurs, nécessitant des stratégies d'adaptation robustes pour atténuer les impacts et assurer la continuité des opérations.
Les risques de transition sont liés aux efforts pour passer à une économie bas-carbone.
Ils découlent des changements politiques, réglementaires, technologiques et de marché visant à atténuer le changement climatique et à promouvoir une économie plus durable.
Exemple concret : L'Union européenne a instauré le Système d'Échange de Quotas d'Émission (SEQE), imposant des limites strictes sur les émissions de CO2 pour les entreprises. Les entreprises qui dépassent ces limites doivent acheter des crédits carbone supplémentaires, ce qui peut augmenter considérablement leurs coûts opérationnels. De plus, des cas juridiques comme celui de la ville de New York contre les grandes compagnies pétrolières pour leur contribution au changement climatique illustrent comment les entreprises peuvent être poursuivies pour des dommages environnementaux passés et futurs, créant des précédents juridiques et augmentant les risques de litiges.
Exemple concret : L'émergence de technologies innovantes, comme les panneaux solaires de nouvelle génération et les batteries à haute capacité, peut rendre les infrastructures actuelles obsolètes. Tesla, avec ses avancées dans les véhicules électriques et les solutions de stockage d'énergie, est un exemple d'entreprise qui perturbe le marché traditionnel des combustibles fossiles, obligeant les constructeurs automobiles traditionnels à réévaluer et à investir massivement dans de nouvelles technologies pour rester compétitifs.
Exemple concret : Les fluctuations des prix des matières premières, comme le pétrole, peuvent être influencées par les politiques climatiques. Une taxe carbone élevée peut rendre l'exploitation pétrolière moins viable économiquement, réduisant la demande pour le pétrole et affectant les entreprises dépendantes de cette ressource. De même, l'augmentation de la demande pour des produits respectueux de l'environnement, tels que les plastiques biodégradables, pousse les entreprises chimiques à réorienter leurs productions pour répondre aux nouvelles attentes du marché.
Exemple concret : Des entreprises comme BP ont subi une perte de réputation après des catastrophes environnementales, telles que la marée noire de Deepwater Horizon. En conséquence, BP a dû investir des milliards de dollars non seulement pour couvrir les coûts de nettoyage et les indemnités, mais aussi pour améliorer son image publique en s'engageant dans des projets d'énergie renouvelable. De plus, les consommateurs et les investisseurs privilégient de plus en plus les entreprises ayant des pratiques durables, comme le montrent les succès de marques telles que Patagonia, qui se positionnent comme des leaders en matière de responsabilité environnementale.
La gestion des risques climatiques est essentielle pour assurer la résilience et la durabilité des organisations dans un contexte de changement climatique.
Une approche proactive impliquant l'identification, la quantification et la gestion des risques physiques et de transition peut aider les organisations à atténuer les impacts potentiels et à saisir les opportunités associées à une économie bas-carbone. Il est crucial pour les décideurs de comprendre ces deux catégories de risques et de développer des stratégies adaptées pour chaque type de risque afin de garantir une croissance durable à long terme.
Pour une analyse plus détaillée et des stratégies spécifiques de gestion des risques climatiques, le guide complet sur l'évaluation des risques climatiques dans les portefeuilles d'investissement fournit des recommandations pratiques et des exemples méthodologiques.
https://www.franceassureurs.fr/wp-content/uploads/2022/09/vf_guide-risques-climat.pdf